Affaire Titus Edzoa-Michel Thierry Atangana et Cie:Vers un nouveau renvoi du procès

Publié le par thierrymichelatangana.over-blog.com

Par marlyse.sibatcheu | Mercredi 24 mars 2010 | Le Messager

 

Lors de la dernière audience du procès Etat du Cameroun contre Titus Edzoa, Thierry Michel Atangana et compagnie, les débats dans le fond avaient été renvoyés sur la demande de la partie civile. Elle invoquait alors que « l’accès aux volumineux dossiers consignés au greffe lui a été impossible », et posait également un problème de communication des pièces versées au dossier. Pendant que la défense demandait un renvoi sous huitaine, la partie civile demandait plutôt deux mois. La présidente de la collégialité, la juge Ako’o, coupera la poire presque en deux. Le procès a été renvoyé d’un mois. C’est donc aujourd’hui, mercredi 24 mars 2010, que les débats à proprement parlé devraient en principe commencer. Mais à la lecture de ce qui s’est passé lors de la dernière audience, de nombreux observateurs en doutent. Vraisemblablement, on s’achemine vers un autre renvoi de ce procès qui risque de devenir une tribune de déballage où certains verraient leurs plumes tomber et leur véritable nature mise à nu. Le comportement de la partie civile lors de la dernière audience de cette affaire traduisait à suffisance la recherche du dilatoire.

 

Toutes choses comprises par la défense qui n’entend pas céder « à ces manipulations ». Un dilatoire qui vient en quelque sorte donner raison à ceux qui estiment que certaines pontes au pouvoir ont « déroulé le rouleau compresseur » pour en découdre avec Titus Edzoa, faisant au passage quelques victimes collatérales, comme Thierry Atangana. Ce jour donc, les accusés devraient (enfin) répondre des chefs d’accusation qui pèsent contre eux, notamment les détournements présumés de fonds publics au courant des années 1994, 1995, 1996 et 1997, du Comité de pilotage et de suivi de construction des axes routiers Yaoundé-Kribi et Ayos-Bertoua, (COPISUR). Des sommes évaluées à plus de 2 milliards de Fcfa, et qui engagent la responsabilité pénale de Titus Edzoa, Thierry Michel Atangana et compagnie. Les autres chefs d’accusation portent sur le trafic d’influence et prétendument commis lors de la signature du marché d’extension de la Sonara, la tentative de détournement de deniers publics pour près de 60 milliards de Fcfa dans le cadre de l’organisation du 32ème sommet de l’OUA à Yaoundé en 1996, ou encore les détournements présumés de fonds publics à concurrence de près d’1 milliard de Fcfa dans la gestion de la caisse d’avance créée dans le cadre de la préparation du 32ème sommet de l’OUA.

 

Etat de droit


Même si une ordonnance de non lieu partiel et de renvoi devant le tribunal de grande instance du Mfoundi statuant en matière criminelle a été rendue par le juge d’instruction Pascal Magnaguemabe, force est de reconnaître que le dossier sera long à éplucher, surtout du moment où la partie civile ne se presse pas. En tout cas, le tribunal est là devant l’histoire et se doit d’appliquer la loi, pour démontrer au moins le slogan du chef de l’Etat qui dit que le « Cameroun est un Etat de droit ». On ne peut néanmoins s’empêcher de constater que depuis 13 ans, ce droit ne semble pas s’appliquer à tous puisque contrairement aux deux principaux accusés, les autres comparaissent en effet libres. Et rien n’indique que ce privilège va s’étendre à Titus Edzoa, Michel Thierry Atangana et les autres, à la lumière des tractations de coulisses et des manœuvres qui ont cours autour de ce dossier : sortir des chefs d’inculpation par dose homéopathique afin que les condamnations s’enchaînent pour voir l’élimination totale de ces adversaires qui ont fait, ou qui pourraient encore faire ombrage.

Publié dans MS

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